05 au 18 octobre 2025
4ème édition du Prix Utopi·e
Fondé en 2022 par Agathe Pinet et Myriama Idir, le Prix Utopi·e distingue, chaque année : dix artistes issu·e·s des scènes LGBTQIA+, dans une volonté de promouvoir une création contemporaine plus inclusive et de lutter contre les inégalités de représentation dans le monde de l’art.
Pour la 4ème édition, les artistes sélectionné·x·es en 2025 et présentés dans le cadre d’une exposition à Paris, au Centre Wallonie-Bruxelles sont : Priscilla Benyahia, Laura Bottereau & Marine Fiquet, Léna Fillet, Haonan He, Félixe Kazi-Tani, Élodie Martial, Giancarlo Pirelli, Valentin Ranger, Camille Soualem, Zoé Tullen.
Fondé en 2022 par Agathe Pinet et Myriama Idir, le Prix Utopi·e distingue, chaque année : dix artistes issu·e·s des scènes LGBTQIA+, dans une volonté de promouvoir une création contemporaine plus inclusive et de lutter contre les inégalités de représentation dans le monde de l’art.
Pour la quatrième édition du Prix Utopi·e, les fondatrices ont fait le choix de ne pas relancer d’appel à candidatures. Elles ont préféré revenir sur les centaines de dossiers reçus lors des trois premières éditions, afin de valoriser des projets dont la qualité justifie une attention renouvelée. Ce changement de rythme répond à une volonté assumée de ralentir les processus de sélection, souvent épuisants pour les artistes, et de renforcer la cohérence entre la méthode et les valeurs du Prix.
Comme chaque année, le comité de sélection a été entièrement renouvelé. Ce principe vise à garantir une diversité de regards et de sensibilités, tout en évitant la reconduction de logiques implicites ou de références déjà établies. Il permet ainsi d’ouvrir les processus de sélection à d’autres subjectivités et de nourrir une lecture plurielle des récits contemporains.
Les artistes sélectionné·x·es en 2025 sont :
Priscilla Benyahia, Laura Bottereau & Marine Fiquet, Léna Fillet, Haonan He, Félixe Kazi-Tani, Élodie Martial, Giancarlo Pirelli, Valentin Ranger, Camille Soualem, Zoé Tullen.
Les membres du comité de sélection :
– Hélène Giannecchini, Écrivaine et curatrice
– Antonia Scintilla, Directrice de la Fondation Pernod Ricard
– SMITH, Artiste
– Guillaume Sultana, Fondateur de la Galerie Sultana
– Eden Tinto Collins, Artiste.
En 2025, les 10 artistes sélectionné·x·es accèdent à :
– une exposition au Centre Wallonie-Bruxelles, du 05 au 18 octobre
– une dotation financière de 1000 € par artiste
– une prise en charge des frais de production allant jusqu’à 1000 € par artiste
– un cycle d’expositions en galerie pendant l’hiver 2025/2026.

« Et si la tendresse n’était pas une faiblesse, mais un geste d’insubordination ? »
Édito — Exposition Prix Utopi·e 2025 par Agathe Pinet & Myriama Idir
« « Nous devons apprendre consciemment à nous traiter avec tendresse, jusqu’à ce que cela devienne une habitude… » Audre Lorde
Et si la tendresse n’était pas une faiblesse, mais un geste d’insubordination ?
Si elle était, non pas le contraire de la violence, mais une autre manière d’y répondre par la friction, le trouble, l’affect ?
Cette édition 2025 du Prix Utopi·e explore les formes que peut prendre une tendresse queer, lorsqu’elle se manifeste dans des gestes dissidents, dans des esthétiques fragmentaires, dans des corps qui s’inventent hors des récits majoritaires. Ici, la tendresse n’adoucit pas : elle politise. Elle inscrit la douceur là où elle est souvent interdite. Elle fait vaciller l’autorité des catégories, détourne les usages, contamine les technologies, exagère les affects pour mieux fissurer l’hétérostructure du visible.
Les artistes de cette exposition ne livrent pas un contre-discours. Iels inventent d’autres langages. Par glissement, par écho, par excès ou par effacement. Leurs œuvres font apparaître ce qui reste d’un geste, d’une mémoire, d’un désir non-aligné. Elles ne revendiquent pas une place, elles déplacent les cadres. Ce n’est pas tant un appel qu’un déplacement : vers un ailleurs qui n’est pas encore là, mais qui insiste.
Certaines pièces agissent comme des intensités retenues, des murmures glitchés, des mythologies détournées, des anatomies réinventées. D’autres convoquent les souvenirs du collectif, du communautaire, des transmissions mineures et des archives joyeusement partielles. Il y est question de cuisine, de pavots, de poupées-cœurs, de balais vibrants, de céramiques en sueur. D’images qu’on regarde autrement. De mots qu’on ne dit plus, ou qu’on réinvente.
Ce que l’exposition fait apparaître, ce sont des écarts. Des formes en tension, qui déplacent les récits dominants sans chercher à les remplacer. Pas de discours figé, mais des gestes qui exposent le trouble, l’ambiguïté, le sensible.
La tendresse qui traverse ces œuvres n’est ni sentimentale ni réconciliatrice. Elle surgit dans un monde durci, fragmenté, où les corps restent les premiers champs de bataille. Elle se construit comme une force d’engagement, une manière d’habiter le trouble, de tenir ensemble malgré l’éclatement.
Face aux logiques de surveillance, d’isolement, d’épuisement, elle propose un autre mode de relation – non pas l’union, mais l’écoute dans la dissonance. Elle réactive des gestes anciens : accueillir sans posséder, faire place sans maîtriser, transmettre sans effacer.
Utopi·e ne cherche ni à représenter ni à synthétiser. Elle accueille des pratiques qui prennent position, autrement. Ce qui compte n’est pas ce qu’il faut comprendre, mais ce qui, en nous, est mis en mouvement. »










En 2026, Utopi·e en mouvement
« Après quatre éditions menées avec exigence, générosité et conviction, le Prix Utopi·e arrive à son terme. Ce projet, né du désir de mettre en valeur les créations et les voix queer, leurs récits, leurs regards sur le monde s’arrêtera après les expositions de cette 4ème édition.
Le choix d’en clôturer le format ne relève ni de la lassitude ni du repli. Il répond à une volonté profonde : celle de rester en mouvement, de renouveler nos modalités d’action, et de demeurer fidèles à notre raison d’être – soutenir la création queer dans toute sa pluralité, au croisement des luttes sociales, culturelles et politiques.
Depuis 2022, nous avons accompagné 42 artistes et collectifs, organisé 13 expositions, et versé 42 000 euros en dotation financière. Au-delà des chiffres, ce qui nous marque le plus sont les échanges, les liens tissés et les expériences partagées.
Lorsque nous avons lancé le Prix Utopi·e, notre ambition était de créer un espace pensé par et pour les personnes queer. Un espace où leurs histoires pourraient exister pleinement, être entendues et reconnues. Un espace où il serait possible de proposer d’autres façons de faire, plus justes, plus inclusives, plus solidaires.
Nous avons tenu cette promesse autant que possible, malgré les défis. Cela a été rendu possible grâce aux artistes, aux partenaires, aux lieux qui nous ont soutenus, et aux personnes qui ont cru au projet et l’ont fait vivre.
Depuis sa création, le Prix a évolué au rythme de nos réflexions, des retours des artistes et du public, des critiques reçues, et de nos envies. Bien que le Prix Utopi·e s’arrête, l’association Utopi·e, elle, poursuit son oeuvre. Nous organiserons de nouveaux évènements aux formes multiples au plus près des lieux et des personnes qui font battre le coeur de nos engagements. »
Agathe Pinet & Myriama Idir – Fondatrices d’Utopi·e
Utopi·e est une association d’intérêt général fondée en 2021 – par Agathe Pinet et Myriama Idir – qui agit en faveur de l’égalité des genres dans les arts visuels et vivants. Par différents événements,
Utopi·e souhaite visibiliser et défendre des artistes LGBTQIA+ engagé·x·es qui portent à travers leur travail des valeurs d’inclusion, de témoignages et de respect de la différence. Utopi·e veut promouvoir une génération d’artistes LGBTQIA+ dont les pratiques s’emparent des enjeux sociétaux.
L’ambition d’Utopi·e est de célébrer, de la manière la plus respectueuse, cette présence artistique et militante qui propose de nouvelles perspectives. Pour cela, sont mis en place des rendez-vous où s’invitent programmation artistique et culturelle, conférences, recherches et publications, ressources de façon à couvrir l’ensemble des voix nouvelles et établies.
Agathe Pinet est programmatrice et productrice d’événements culturels indépendante. Elle co-fonde le Prix Utopie avec Myriama en 2021, en réponse à l’envie de créer un projet par et pour les personnes queer dans le milieu de l’art. Elle passe également une grande partie de son temps à écrire des textes poétiques qu’elle lit dans des scènes ouvertes.
Myriama Idir est directrice artistique et contrebandière d’idées, elle tisse des projets en partant des marges et des détails oubliés. A la croisée des arts visuels, vivants et de la streetlife, elle imagine des structures en mouvement, prêtes à accueillir récits collectifs et expériences à partager, pour nourrir un renouveau commun. Elle aime respirer l’air du temps.

05 au 18 octobre
4ème édition du Prix Utopi·e
Exposition
+ Lieu : Centre Wallonie-Bruxelles
+ Adresse : 127-129 Rue Saint-Martin, Paris 4e
+ Entrée gratuite :
– lundi, mardi, mercredi, vendredi et samedi : 11:00 à 19:00
– jeudi : 14:00 – 21:00
Soirée de programmation du Prix Utopi·e : La tendresse ce soir
+ Programmation :
– 18h30 : ouverture des portes
– 19h : table ronde avec Fabrice Bourlez, Eden Tinto Collins, Juliet Drouar autour de la psychanalyse, l’art et la tendresse.
– 20h30 : concert folk de Zoe Heselton
– 21h30 : DJ set LE CHEF (Elijah Ndoumbe)
– 23h30 : Fermeture des portes
+ Lieu : Magasins Généraux
+ Adresse : 1 rue de l’Ancien Canal, Pantin
+ Partenaires : Centre Wallonie-Bruxelles, Magasins Généraux, Centre Culturel Suisse, Ministère de la Culture